Cette année nous accueillons Aurore, Empreintes boisées, artiste nantaise qui travaille le bois flotté de manière poétique et touchante. Son histoire est intimement liée à son travail et elle prend le temps de nous raconter la genèse de l’aventure Empreintes boisées :

« Tout commence en 2017. J’ai toujours eu le goût de l’image : très tôt je me plonge dans le dessin, la peinture, la photo, puis l’espace, l’objet, l’architecture, une sensibilité artistique qui me pousse naturellement vers des études d’arts, et se solde par un diplôme d’architecte d’intérieur.

La vie me propose un autre chemin que celui que je m’étais tracé et je fais une carrière dans la communication et le marketing. Je lui donnerai 20 ans, lâchant quand même pas mal mes pinceaux et mes crayons dans l’histoire. Et puis la vie me remet sur le chemin de la création d’une manière un peu violente, mais très nouvelle pour moi et je m’y plonge corps et âme.

C’est en me remettant d’un accident de voiture qui me fait frôler la mort, venant comme la cerise sur le gâteau de 10 ans de souffrances et de maladie, que je découvre le bois flotté d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer. Cet accident est une renaissance. Il change irrémédiablement ma vie. Et c’est tout un enchaînement de circonstances qui me guideront imperceptiblement à ce qui sera le plus beau cadeau de ce renouveau : la sculpture sur bois flotté.

J’ai trouvé là mon chemin de guérison, mon échappée belle, une manière de sortir de mon mental et de retourner dans mon corps, dans l’instant, dans l’instinct, sans jugement, sans objectif… Je crée pour le moment, pour rien, pour moi, pour tout… Ça me fait du bien, c’est mon équilibre, j’en ai besoin. Et autour de moi on s’émeut aussi, ce travail touche au-delà de ma sphère, on me demande de montrer, de vendre, de partager… Je cherche un nom.

Empreintes boisées est née.

Je sculpte le bois que je récolte sur les bords de Loire, près de chez moi et sur les plages et les cours d’eau qui croisent mon chemin. Je ramasse ces morceaux de bois que personne ne regarde, que les éléments ont façonnés, qui sont marqués par le temps passé dans l’eau… Je sculpte les histoires que j’y vois. Je laisse le bois brut, je ne le peins pas, ne le cire pas, ne le ponce pas… Je lui laisse son émotion brute. Chaque sculpture est une rencontre, un moment partagé et quand j’en referme le livre je suis prête à laisser voyager cette histoire. Chaque rencontre est unique et ne peut être reproduite.

Depuis, je me consacre à cette envie. Celle de montrer, de faire circuler, de partager, de transmettre, d’éduquer… À l’expression, à l’art, au regard qu’on porte sur les choses, les gens, la vie…

Bon voyage ».